lunes, 29 de agosto de 2016

PASCAL MORA: Voyage et poésie au Mexique

Voyage et poésie au Mexique
Petit journal de mon séjour au Mexique en juin 2016

Avant le départ, tout reste suspendu
A l’instant saisi sur le rebord de l’aube
A une quiétude dont j’aimerais
Retenir la rosée
Flottant à la harpe du vent profond
Eole souffle sur la page, brins légers de silence.

Le séjour à Zamora

Le poète mexicain, Roberto Reséndiz, organisateur des rencontres poétiques de Zamora, m’avait invité là-bas pour la vingtième édition du festival. Le voyage de Paris à Zamora dura environ 23 heures : du vol en passant par l’attente à l’aéroport de Mexico/ capitale jusqu’au trajet nocturne dans la voiture de César González Bonilla, médecin et poète. Nous arrivâmes le vendredi 10 juin à 4 heures du matin pour commencer les rencontres poétiques à 10 heures du matin. Après le petit déjeuner, nous partîmes à pied avec Mauricio Torres Paredes, poète chilien et Miguel Angel Toledo, poète et journaliste de Morelia, au centre régional des arts de Michoacán. Par petits groupes, nous allâmes présenter nos oeuvres poétiques dans différentes écoles, écoles d’ingénieurs et universités de Zamora. Avec Tanya Cosío, poétesse de Guadalajara et Hellman Pardo, poète colombien , nous lûmes nos textes aux étudiants en ingénierie de l’ITESZ. L’accueil fut joyeux et enrichissant.


Le public à Zamora

Nous étions une cinquantaine de poètes de tous âges, principalement originaires d’Amérique Latine auxquels se mêlaient quelques Européens, comme moi. Chaque auteur de livre présenta son ouvrage au public de Zamora pendant les matinées. Les deux après-midis furent consacrés aux tables de lecture. Chaque poète invité présenta et lut ses textes pendant 15 minutes environ. Chacun avait son style, son expressivité propre : comme l’écrit Roberto Arizmendi le grand poète « nous avons écouté une extrême diversité de voix ». Le public était largement composé de jeunes étudiants et lycéens : de 300 à 400 personnes. Je vécus ces moments très intensément : le fait de lire en espagnol et en plein air devant un public nombreux ajouta à l’exaltation de me trouver au Mexique après un long voyage fatigant. Est-il paradoxal d’ajouter que ce contexte accroissait ma lucidité ? Mon état d’éveil ? D’autant que les collégiens et lycéens vinrent nous interviewer à maintes reprises : depuis quand écrivez-vous ? Quel est votre poète préféré ? Quelle est votre méthode pour écrire ?

Comme Anna Karenina García Fernández , de Zamora, et Francisco Navarro Ruiz, il me resta la force de filmer des poètes en cours de lecture. Durant les repas partagés avec les amis poètes et la fête finale, nous eûmes l’occasion de converser de poésie et de bien d’autres sujets avec Balam Rodrigo, Dante Alejandro Vázquez, Luis Aguilar, Daniel Olivares Vinegra, Gustavo Iñiguez, Blanca Rocío , Berona Teomitzi, Rossana Camarena Meillón, Bel Ceja, Arizmendi José Manuel González Hernández , Adriana Tafoya, Sihara Nuño, Luis Armenta Malpica poètes mexicains parfois éditeurs, Saúl Ibargoyen, poète uruguayen, Alfredo De Stephen poète hondurien, Esteban Charpentier et Anamaría Mayol poètes argentins, Paura Natalia Rodríguez Leyton poétesse bolivienne, David H. Rambo poète Etatsunien, Juan Manuel Uría poètes espagnols.

Arriva le dimanche où Roberto Reséndiz nous invita tous à déjeuner au bord du lac de Camecuaro. Il s’agit d’un plan d’eau de couleur turquoise situé à quelques kilomètres de Zamora où les habitants de la région vont se détendre le dimanche. Hélas ! Jorge Contla et Delia Morales, amis de Zamora rencontrés dans l’avion, m’ont informé que l’équilibre naturel du lac est aujourd’hui menacé en raison de l’incurie de certaines autorités … La fête fut joyeuse et animée. Roberto Reséndiz nous offrit à chacun une belle statuette en souvenir de l’événement. Nous dansâmes au rythme des airs mariachis. Je restai impressionné par l’écart entre la forte voix du chanteur et sa petite taille…



Passage à Guadalajara

Mur peint à Guadalajara
A Guadalajara, j’eus la joie de retrouver Olga Aikin Araluce une amie espagnole que j’avais rencontrée en France en 1985… Elle s’était établie depuis plusieurs années à Guadalajara. En sa compagnie, nous visitâmes l’ITESO université jésuite, où elle travaille en qualité d’enseignante-chercheuse. Le lieu me parut magnifique : le parc, les locaux, les bibliothèques… L’air de Guadalajara me parut léger et floral après les fortes pluies de la nuit. Le matin de mon arrivée là-bas, je trouvai très agréable de me promener dans les rues des beaux quartiers de Zapopan, limitrophe de Guadalajara, avec Mariana. Mariana Ayón avait participé à la rencontre poétique de Zamora, elle est originaire de Guadalajara. Elle publiera en septembre son livre « Vestido verde », ediciones El Viaje, México. Nous visitâmes le Musée d’art huichol attenant à l’imposante Basilique de Zapopan. Wixarika est le véritable nom de cette nation indienne. Il signifie « gens qui peuplent les lieux de plantes épineuses » mais aussi « voyants, guérisseurs, chanteurs ». Les activités et la cosmogonie des Wixaritari sont présentés sur de magnifiques tableaux colorés. Le  Nierika  « don de voir » se compose de fils de couleur tissés. Ce don de voir se perfectionne avec l’usage du peyotl appelé hikuri. Il s’agit d’un cactus hallucinogène utilisé lors des cérémonies sacrées. Le poète franco-occitan, Serge Pey, a évoqué ce don de voir dans « Nierika, chant de vision de la contre-montagne » Le Temps des Cerises, 2007.

Après avoir marché sur les grandes avenues de Guadalajara, je rencontrai également Gabriel Martín, un responsable de l’Alliance française de Guadalajara, pour parler de l’action poétique en France et au Mexique. J’eus ainsi le plaisir de réaliser une interview avec le journal « Milenio » de Jalisco dans lequel je saluai le dynamisme de la poésie au Mexique et en Amérique Latine.



Veracruz et Xalapa

Avec Diana Ríos, poétesse et amie mexicaine rencontrée à Rosario en Argentine grâce à Héctor Berenguer, nous prîmes l’avion de Guadalajara à Veracruz. Alberto Calderón et Maricarmen Delfín Delgado nous accueillirent là-bas. J’eus l’impression d’arriver dans un film US des années 50 dans la chaleur tropicale, avec les bâtisses de couleurs claires, la longue avenue du front de mer et les cafés immenses avec ventilateurs. Nous retrouvâmes avec joie Anamaría Mayol qui prenait quelques jours de repos à la plage avant de retourner vers l’hiver austral.


Centre historique de Veracruz


Vue panoramique de Xalapa


A Xalapa, je me régalai d’admirer le panorama sur la ville, ses couleurs vives, la grande place aux arcades remplie de monde dans la soirée ainsi que la gentillesse des personnes rencontrées. En compagnie d’Alberto, de Maricarmen et des amies nous nous rendîmes à la station de radio Universidad Veracruzana afin d’annoncer nos prochaines lectures de poésie. La radio est hébergée dans une belle demeure de style colonial : arcades et patio. Le lendemain soir, nous allâmes lire nos textes dans une salle proche de la place centrale : el Agora . Mario Millán, professeur et musicien, accompagna nos lectures à la guitare. Plus tard, lors du dîner il improvisa des couplets dans le style «décima » . Cela consiste à chanter des couplets de 10 vers en octosyllabes avec des éléments d’improvisation. Le lendemain matin avec Diana Ríos, nous avions rendez-vous à l’université Hernán Cortés de Xalapa. Après avoir parlé de notre chemin poétique devant une salle comble, nous lûmes nos textes puis répondîmes aux questions des étudiants. Les sujets abordés furent l’inspiration poétique, la manière d’écrire un livre, l’amour, l’engagement pour une cause… Je collectai quelques exemplaires de la revue « Los escribas » dirigée par Alberto Calderón pour les emporter en France, à l’amie Marie Jo Lun surtout ! Nous remerciâmes chaleureusement Maricarmen et Alberto pour leur gentillesse puis avec Diana Nous repartîmes vers Veracruz. L’heure du retour avait sonné.


Impressions de voyage

Lors de ces 10 jours de voyage, beaucoup d’activités tournèrent autour de la poésie. Je garde le souvenir d’un pays merveilleux, plus vivant que nos pays européens : la beauté des villes, des demeures ; l’accueil et la beauté des Mexicaines et la gentillesse des Mexicains. Je garde l’impression de n’avoir découvert qu’une infime partie de cette beauté… Il est vrai que cette médaille a son revers. Pour avoir parlé à de nombreuses personnes, j’ai constaté que le peuple mexicain se plaint de ses dirigeants, de la pauvreté, de la corruption, de la violence et des trafics effarants en tout genre. Nulle part la démocratie n’est parfaite, nous le constatons bien en Europe ou aux Etats-Unis. Au Mexique ou dans d’autres pays d’Amérique Latine, la démocratie reste encore plus faible. Un fraternel salut aux personnes rencontrées là-bas et aux amis de France pour leur aide et leurs conseils !

Pascal MORA auteur de « Paroles des forêts » (Editions Unicité 2015)




Viaje y poesía en México

Crónica de mi viaje por México en junio de 2016

Antes de la salida todo queda suspendido
A un instante captado en una orilla del alba
De esa tranquilidad quisiera retener
El rocío que fluctúa resonando
Con el arpa del viento profundo
Sopla Eolo en la página, leves briznas de silencio.


La estancia en Zamora

Me había invitado el poeta mexicano Roberto Reséndiz,  organizador del vigésimo encuentro poético de Zamora. Duró 23 horas el viaje de París a Zamora : el vuelo, la espera en el aeropuerto de México DF y el recorrido nocturno con César González Bonilla, médico y poeta, su amiga y Elisa Rueda, poetisa española. Llegamos a Zamora en la madrugada y empezamos el encuentro a las 10 de la mañana. Con Mauricio Torres Paredes, poeta chileno, y Miguel Angel Toledo, poeta y periodista en Morelia, fuimos al Centro Regional des las Artes de Michoacán. Con Tanya Cosío de Guadalajara y Hellman Pardo, poeta colombiano, leímos poemas a los estudiantes en ingenieria del ITESZ. Nos acogieron con alegría.

Eramos unos 50 poetas. Cada autor de un libro presentó su obra al público. Se dedicaron las dos tardes a las mesas de lectura. Cada poeta invitado presentó y leyó sus textos durante unos 15 minutos.
Cada cual tenía su estilo propio , su expresión propia. Roberto Arizmendi , el gran poeta, nos cuenta « escuchamos una enorme diversidad de voces ». En el público había muchos jóvenes y estudiantes así como ciudadanos de Zamora : 300 a 400 personas. Viví esos momentos con mucha intensidad y la lucidez que me comunicaron el cansancio y la profunda felicidad de estar leyendo en México. Y todavía más cuando venían los estudiantes a hacernos entrevistas  con preguntas del estilo : ¿Cómo empezó a escribir poesía ? ¿Cuál es su poeta preferido ? ¿Cómo consigue escribir un libro ?

Además, filmé a poetas leyendo sus textos al igual que Anna Karenina García Fernández , de Zamora, y Francisco Navarro Ruiz. En los almuerzos , las cenas y andando conversamos sobre poesía y otros temas con Balam Rodrigo, Dante Alejandro Vázquez, Luis Aguilar, Daniel Olivares Vinegra, Gustavo Iñiguez, Blanca Rocío , Rossana Camarena Meillón, Bel Ceja, José Manuel González Hernández , Sihara Nuño, Mariluz Suárez, Berona Teomitzi, Adriana Tafoya poetas y a veces editores mexicanos, Saúl Ibargoyen, poeta uruguayo, Alfredo Destephen poeta hondureño, Esteban Charpentier y Anamaría Mayol poetas argentinos, Paura Natalia Rodríguez Leyton poetisa boliviana, David H. Rambo poeta estadounidense , y Juan Manuel Uría poeta/ editor español.
Los poetas en  Camecuaro


Domingo 12 de junio: nos invitó Roberto Reséndiz a almorzar donde el lago Camecuaro.
Tiene un muy lindo color turquesa y está ubicado a unos 20 kilómetros de Zamora. Es un lugar de recreo para los ciudadanos de la comarca. Lamentablemente, según Jorge Contla y Delia Morales amigos del vuelo Paris/ México, el ecosistema del lago está en grave peligro debido al descuido y a la incompetencia de ciertas autoridades. La comida fue muy alegre y animada. Roberto Reséndiz regaló a cada poeta una estatua, y que me controlaron en el aeropuerto . Menos mal que no me la quitaron… Bailamos con ritmos de mariachis parte de la tarde.

De paso por Guadalajara

En Guadalajara, volví a encontrar a Olga Aikin Araluce y eso me hizo mucha ilusión. Olga es una amiga española que conocí en Francia en el año 1985 cuando éramos estudiantes. Se afincó en Guadalajara hace años. Con Olga visitamos el ITESO , universidad jesuita, donde trabaja ella como docente investigadora. Me pareció estupendo el lugar : el parque, los edificios, las bibliotecas… Cenamos con Maria Inés, amiga argentina de Olga que me hospedó muy gentilmente, y Olga en « La tequila » donde probamos tequilas muy sabrosos, y mezcal.
El restaurante "La" Tequila

El tequila se hace en Jalisco. También sentí Guadalajara con clima suave y de olor vegetal exquisito. Por la mañana yo había dado un paseo con Mariana por las calles de Zapopan, aglomeración de Guadalajara : sitio bonito y callado. Mariana Ayón participó en el encuentro de Zamora como poetisa y publicará un libro en septiembre de 2016 « Vestido verde » ediciones el Viaje, México.
Visitamos el museo de arte huichol, el nombre indígena es Wixárica, ubicado en la basílica de Zapopan. Wixárica quiere decir « gente que puebla lugares de plantas espinosas » , también « cantadores, videntes, curanderos » del pueblo Vishalica. Las actividades cotidianas y lo sagrado se presentan en cuadros de hilo tejido, de muy lindos colores. El cuadro se llama Nierika o « don de ver ». El don de ver se hace más completo gracias al uso ritual del peyote o « híkuri ». El híkuri es un cacto halucinógeno. El poeta francés /occitano, Serge Pey nos habla del don de ver en su poemario « Nierika, canto de la visión de la contramontaña » Le Temps des Cerises 2007.

Después de andar por las avenidas de Guadalajara y comer una hamburguesa muy rica en el restaurante harekrishna, también hablé sobre poesía en Francia y México con Gabriel Martín escritor a la vez responsable de la Alianza francesa . Me agradó realizar una entrevista con el periódico el Milenio de Jalisco. Les dije que la poesía en México y América Latina tiene más vida que en Europa, para mí.

Veracruz y Xalapa

Con Diana Ríos, poetisa y amiga mexicana que conocí en Rosario/Argentina en el encuentro que organiza Héctor Berenguer. tomamos el avión hasta Veracruz. Alberto Calderón y Maricarmen Delfín Delgado nos acogieron en el aeropuerto. Tuve la sensación de moverme en una película US de los años 50 en el calor tropical, el malecón muy largo, los cafés con ventiladores y camareros vestidos de blanco y negro. Nos hizo ilusión volver a ver a Anamaría Mayol que tomaba el sol antes de regresar al invierno austral.
Xalapa con Luis Mendoza, Diana Ríos, Anamaría Mayol, Mario Millán,  Pascal Mora, Alberto Calderón, Maricarmen Delfín Delgado

Xalapa fue un encanto : el panorama, la plaza central así como la amabilidad del pueblo de Xalapa. Al día siguiente, leímos nuestras obras en una sala de la plaza central : el Agora. Como guitarrista tocaba Mario Millán, profesor y músico. Durante la cena, Mario cantó décimas de Veracruz que son obras de 10 versos en octosílabas con aspectos de improvisación. El viernes 17 de junio por la mañana fuimos con Diana a la universidad Hernán Cortés de Xalapa. Recogí copias de la revista papel « Los escribas » que encabeza Alberto Calderón con el fin de llevármelas a Marie Jo Lun, la amiga que las esperaba en Francia. Les dimos las gracias a Maricarmen y Alberto, antes de volver a México DF.


Casa en Xalapa

Sobre el viaje

En esos 10 días, dediqué mucho tiempo a lo de la poesía. Me quedo con el recuerdo de un país encantandor, con más energía que nuestros países europeos : ciudades, edificios, pueblo hermosos ; y la belleza de las Mexicanas, la amabilidad de los Mexicanos… Sé que mi conocimiento del país es muy limitado.
« No hay boda sin tornaboda » y después de hablar con muchas personas allá, observo que el pueblo de México se queja de sus dirigentes, de la pobreza, de la corrupción, de la violencia, de todo tipo de tráficos horribles. En ningún lugar del mundo la democracia es perfecta, tampoco en Europa o en los Estados Unidos. En México y en América Latina , la democracia está todavía más débil. Un saludo fraterno a todas las personas y amigos que conocí en México y a los amigos de Francia por sus consejos y ayuda !

Pascal MORA autor de « Paroles des forêts » ( Ediciones Unicité 2015)



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